Les dessins de carnets me permettent de me reconnecter avec une sorte de liberté intérieure, comme une navigation à vue. Très rapidement -car ces dessins sont pour moi des haïkus graphiques- très rapidement donc, je sais si le dessin que je suis entrain de faire est bon ou pas. Pour qu’il soit bon il faut qu’il corresponde à quelque chose en moi, qu’il soit relié étroitement à moi; sinon, s’il ne correspond avec rien - ou à rien-, il ne ressemble effectivement à rien; il est faux, il ment. Un dessin qui ne correspond à rien c’est un dessin qui prend sa source dans une « station de pompage » c’est à dire qu’il se nourrit d’un courant déjà filtré, lavé de toute impureté… Or, « dessins de carnet » sous entend : impureté, déchet, surprise aussi, et vie; toute vie que le flot tumultueux de ma pensée transporte mais que ma main canalise.
Je dois m'arranger à faire quelque chose à partir de trois "éléments" que sont la ligne, le point et la hachure.
Novembre 2020
dans l'atelier, dessins de carnet, décembre 2020