22 dessins: encre sur papier, 30x 40 cm.
L’expérience de l’encre traçant des formes inconnues de moi-même n’est en aucune manière une expérience d’écriture automatique ou calligraphique.
J’appelle ces dessins source, parce qu’à chaque nouveau dessin il me faut revenir à un point initial : une source à laquelle je dois confier mon travail; à laquelle je dois puiser et repuiser. Cette source, c’est la mise à nu de la pensée; le dépouillement expressif. Cette source est pure, ne se trouble pas; elle est. Et mes dessins se doivent d’être ainsi.
Dans «écrits sur l’art» de Ch.Bonnefoi, j’ai trouvé fortuitement l’exacte description d’un processus de travail correspondant parfaitement à celui mis en place pour cette série source.
« Le support est un déposoir. Il y a la surface, la matière, la couleur mais « surtout des articulations et des connexions. Par quelle nécessité telle « surface va se connecter avec une autre, avec autre chose qu’elle? « Comment cet autre arrive… Il y a un point de départ; il peut se situer sur « les abords, ou au milieu. On progresse de tous les côtés, bords vers bords. « Quelque part vers l’intérieur s’inscrit la limite, l’arrêt, une zone « infranchissable, protégée.
« J’arrête le processus quand le point de départ a trouvé son propre noeud, « sa solution. J’arrête quand l’espace est ligaturé. Plus rien ne pénètre ni ne « sort.
été 2019
