Aquarelles sur Arches 61 x 46 cm.
A propos des peintures A. S. T.
-Aquarelle Sans Titre-
Ici, j'explore les possibilités de variations de lignes tracées à main levée, partant d'un bord de la surface du papier jusqu'à en recouvrir l'intégralité. Je cherche inlassablement à faire que chaque tracé soit inédit et se renouvelle.
Je ne joue pas avec la fusion ou la dispersion de l’eau sur les couleurs; je cherche à rester dans un temps de peinture où mes gestes sont reliés à ma pensée du geste. Je me place dans un temps de peinture qui me fait avancer peu à peu comme en improvisation d’un côté et en méditation de l’autre. Autrement dit, je pense à ce que je suis entrain de faire au moment ou je suis entrain de le faire, comme si j’avançais avec mon pinceau en sachant que je ne sais pas où cela me mène mais en continuant d’avancer car c’est justement cette « destination » inconnue qui me motive.
Dans ce « temps de peinture », je change sciemment de rythme; je brouille les logiques de construction, j’opère des volte-faces.
La peinture me fait ouvrir des portes donnant accès à des espaces inconnus de moi; dans le même temps, je dois m’arranger pour que ces portes, une fois ouvertes, ne soient pas des solutions confortables.
Le triomphe du tableau ne m’intéresse pas à proprement parler.
Les peintures trop belles ou trop chics m’ennuient après qu’elles m’aient séduites. La séduction, en Art comme d’ailleurs dans le quotidien dont est faite la vie, est pour moi de l‘ordre du questionnement ou de l’éblouissement, comme si l’on regardait quelque chose de très, peut-être trop, puissant pour nous. Quelque chose qui continue à nous habiter même et surtout lorsque cette chose n’est plus devant nos yeux mais placée au fond de notre mémoire.